Lettres de février et mars 1673

Lettres de février et mars 1673 de Saint-Mars à Louvois

 

Saint-Mars à Louvois – février 1673

« (…) Pour M. Fouquet, il se porte maintenant assez bien. Il me demande souvent si je n’ai pas reçu de réponse de vous, de ce que je vous ai mandé touchant lui. Il me dit toujours que ce sont des choses de si grande importance que je serais blâmé un jour de ne pas vous en avoir mandé l’importance. De la manière que je I ‘écoute quand il me parle de cela et les réponses que je lui fais la dessus, lui font croire que je ne me donne pas l’honneur de vous rendre compte de tout ce qu’il me dit. Il m’assure fort que vous serez, Monseigneur, très aise de savoir les avis qu’il a à vous donner, et qui sont de très grande conséquence pour le bien du service du Roi, et très glorieux pour vous. »

Saint-Mars à Louvois – mars 1673

« M. Fouquet se dit toujours avoir de grandes pensées pour votre gloire, et pour ce que j’ai eu l’honneur de vous mander par le courrier que je vous ai envoyé à sa persuasion, je crains fort Monseigneur que vous ne l’ayez pas approuvé, mais je ne l’ai fait que sur ce qu’il m’a dit qu’il n’y allait pas moins que du bien de l’Etat. Si j’ai fait quelque faute je supplie très humblement de me le pardonner, puisque je n’en ai pas eu l’intention. »

(Archives de la Bastille – recueillies par François Ravaisson)

Commentaire

Ces deux lettres de Saint-Mars à Louvois (une en février, une en mars 1673) font directement suite à la lettre du 14 janvier 1673 de Saint-Mars à Louvois.

Louvois tardant à répondre à sa lettre du 14 janvier Saint-Mars ne sait plus à quel saint ( ?) se vouer. Car Fouquet le soupçonne de n’avoir pas transmis ses pensées au ministre ce qui serait, prévient-il, une faute grave compte tenu de l’importance du secret pour le service du roi.

Saint-Mars relance Louvois, une première fois sans succès puis une nouvelle fois en mars. Louvois lui ordonne alors de donner du papier et de l’encre à Fouquet et de lui faire parvenir ensuite ce qu’il aura écrit.

Fouquet rédige deux mémoires, un pour le ministre, l’autre pour le roi, que Saint-Mars expédie à la Cour par courrier extraordinaire.

La réponse de Louvois ne tarde pas. C’est la lettre du 29 mars 1673.