Lettre du 18 août 1679

Lettre du 18 août 1679 de Louvois à Saint-Mars

Archives Nationales K120 N°275

ARCHIVES NATIONALES
K120 N0275
A St Germain ce 18 août
1679
J’ay receu vostre lettre du 9 de ce mois,
Puisque vous avez quelque chose à me
Faire sçavoir que vous ne pouvez pas confier
a une lettre, vous pouvez envoyer icy le sr
de Blainvilliers pour m’en rendre
compte.
Lorsque Mad.e Foucquet et Mr le Comte
de Vaux retourneront à Pignerol, Sa Ma té
trouve bon que vous leur laissiez la liberté
de voir Mons. Foucquet comme auparavant
M LOUVOIS

Commentaire

Entre 1675 et 1679, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts à Pignerol et la situation de Fouquet et de Lauzun, les deux plus importants prisonniers du donjon, a évolué. Leur détention s’est adoucie et en mai 1679, la famille de l’ancien surintendant est invitée par le roi à séjourner au donjon. Fouquet et Lauzun, qui ont communiqué à l’insu de Saint-Mars à une époque, peuvent converser librement, en attendant que le roi prenne la décision de les libérer. Eustache Danger et La Rivière participent aux promenades de leur maître, mais sous certaines conditions. Madame Fouquet dort chez son époux. Ce chamboulement des habitudes crée une certaine confusion.

Toujours est-il qu’en août se produit un événement sur lequel la lumière n’a jamais été faite.

La seule chose que nous savons, c’est que c’est d’une telle gravité et d’une nature si confidentielle que Saint-Mars n’ose en faire part à Louvois par la voie ordinaire. Le sieur de Blainvilliers, cousin et lieutenant de Saint-Mars est prié d’aller à Paris remettre entre les mains du ministre le rapport de Saint-Mars. Sa mission remplie, Blainvilliers ne regagnera Pignerol qu’en janvier avec une prime de 15000 livres en faveur de Saint-Mars.

De cet événement, nous avons pour seule trace la lettre du 18 août 1679 de Louvois à Saint-Mars.